En août, on parle cohérence de marque, stylo-plume et drôle de défi.
Un mois qui s'annonce studieux pour moi, mais toujours avec lunettes soleil, lecture et parfum de circonstance 😊
Bienvenue dans ma newsletter, pour ce numéro au cœur de l’été. Pour ma part je continue à travailler en août, mais vous recevrez peut-être ma lettre pendant vos vacances ? En voici le menu :
Côté client : doit-on toujours utiliser le même style d’illustration pour une marque ? (spoiler : oui mais non)
Côté inspiration : toute en grâce et traits de plume, une vidéo pour Montblanc (pas les desserts, les stylos)
Côté atelier : un drôle de défi que je viens de terminer (pfiou 😅)
Si on ne se connaît pas déjà, je me présente : je suis Myriam Gabrielle, illustratrice et motion designer freelance à Rennes.
Mon but en général, c’est d’aider les marques durables à sortir du lot sur les réseaux grâce à mes créations. Dans cette lettre en particulier, je m’adresse aussi bien aux marques qu’aux prestataires dans la création d’images, comme moi. Je partage des réflexions, de l’inspiration et des coulisses de mes actus.
Côté client : doit-on toujours utiliser le même style d’illustration pour une marque ?
Souvent, l’idée de mon article de newsletter provient d’une ou plusieurs conversations que j’ai eues avec vous, avec mes clients, mes collègues. C’est encore le cas ici : j’ai eu plusieurs conversations avec des clients ou des consultants et consultantes en marketing, qui ont eu un peu la même teneur :
- ma cliente : oui l’illustration, c’est vraiment un visuel très fort pour se différencier.
- moi : oui, et plus le style est original et unique plus la campagne sort du lot !
- ma cliente : tout à fait, mais il faut y penser quand on fait sa plateforme de marque, pour nous il est trop tard.
- moi : 🤔
Oui, l’illustration peut faire partie de la plateforme de marque.
C’est vrai que l’illustration peut tout à fait faire partie de la plateforme de marque. Un exemple qui m’a été rappelé plusieurs fois dans ce type de conversation, c’est celui de My Little Paris. En effet, ceux qui connaissent la marque l'associent immédiatement à ses dessins facétieux au trait noir.
Ce style est celui de l’illustratrice Kanako Kuno, représentée en France par l’agent Marie Bastille, dont les dessins sont indissociables de la marque depuis ses débuts :
Donc oui, dans ce cas, on parle d’un style de dessin très distinct, associé à la marque et donc partie intégrante de la plateforme de marque.
Mais il y a d’autres façons de faire.
Il y a des marques qui commandent des illustrations pour leur communication à plein d’artistes différents toute l’année, pour une campagne, une saison, des produits différents.
Vous pensez peut-être que c’est un peu amateur, que ce n’est pas très cohérent, qu’on doit être plus sérieux quand on a une vraie plateforme de marque, qu’il faut rester fidèle à sa charte graphique ?
Eh bien ces mauvais élèves, qui changent très souvent de style d’illustration, sont Hermès, Chanel, Nike… Qu’on ne peut pas vraiment soupçonner d’être des débutants en marketing.
Par exemple, il y a quatre mois d’écart entre ces deux vidéos Chanel (qui font partie de deux campagnes différentes comptant plusieurs vidéos chacune ) :
Et pour les illustrations fixes, c’est pareil, voici l’exemple d’Hermès, en moins de deux mois de temps (et entre temps il y a eu un autre style d’illustration animée !) :
Avoir une plateforme de marque forte ne veut pas dire que vous ne pouvez pas la décliner avec de l’illustration de temps en temps, ni que vous ne pouvez pas changer de style d’illustration selon les campagnes.
En résumé, il n’y a pas de règle gravée dans le marbre sur l’utilisation d’un style fixe et définitif en illustration pour une marque. On n’est pas dans le même cas qu’un logo ou une charte graphique qui sont sensés avoir un peu de longévité :
✔️ oui on peut décider que toute la marque s’incarnera dans un style d’illustration hyper reconnaissable, comme pour My Little Paris
✔️ oui on peut aussi faire réaliser des illustrations différentes pour différentes campagnes sans trahir son ADN de marque, comme Chanel ou Hermès (surtout si votre marque s’approche du luxe et de l’artisanat, c’est logique !)
Ce sont bien sûr mes réflexions du moment, je continue de faire évoluer mon approche tous les jours ! Je serais curieuse de connaître votre avis sur la question.
Côté inspiration : les illustrations de Luis Mendo animées pour les stylos Montblanc
On reste dans le même esprit d’illustration pour les marques de luxe ! Cette vidéo présente les objectifs environnementaux de la marque Montblanc, en utilisant le trait de crayon d’un illustrateur reconnu, Luis Mendo.
Client : Montblanc, une marque d’accessoires de luxe qui ne se positionne pas spécialement sur le durable.
Prestataire de création : Device, un studio d’animation espagnol. Aux crédits, pas mal de monde pour entourer Luis Mendo, qui est illustrateur mais n’anime pas ses dessins : toute l’équipe projet nécessaire pour faire ce dessin-animé image par image tout en respectant son univers.
4 idées pour s’inspirer :
les transitions sont une source inépuisable d’émerveillement ! En animation, il n’y a pas de limite à l’imagination, pour chaque scène comme pour les transitions entre deux scènes. Ce sont aussi ces transitions créatives qui maintiennent l’audience en haleine.
l’animation image par image traduit très bien l’aspect artisanal et luxe que la marque veut mettre en avant. On voit le trait du crayon, l’irrégularité de l’encre, le grain du papier, et c’est pour le mieux : on est 200% dans l’univers de la marque. On ne cherche pas la perfection du mouvement mais l’humanité et l’art des petites imperfections – aussi bien que la maîtrise du geste.
oui, le monochrome c’est possible !
encore une vidéo un peu longue, qui approche les 60 secondes. Je recommanderais plus une vidéo qui peut être découpée en de nombreux assets animés réutilisables sur les réseaux sociaux notamment.
Pour aller plus loin :
les coulisses des dessins montrés par Handsome Franck, l’agent de Luis Mendo
le projet et ses enjeux, sa direction artistique, présentés par l’agence Device
Côté atelier : un drôle de défi!
Je l’avais un peu “teasé” dans ma précédente newsletter, au mois de juillet j’ai énormément dessiné (et pas seulement des roses !). Pourquoi ? Parce qu’en plus de ma charge de travail habituelle, je me suis embarquée dans un défi 28 jours de Inkygoodness.
Qu’est-ce que c’est ? Un défi en “petit” groupe (on devait être environ 75 illustratrices et illustrateurs du monde entier) sur le thème de l’illustration pour les marques (“brand illustration”). Nous avons reçu au fur et à mesure 4 briefs avec chacun des rendus très serrés (souvent du jour pour le surlendemain pour les premiers croquis). Les commanditaires de ces briefs “fictifs” étaient des professionnels pas fictifs du tout : deux agences britanniques et 2 illustratrice et illustrateur reconnus. Pour chaque brief, plusieurs rendus demandés (croquis, couleur, projet terminé), des deadlines qui se chevauchent, des retours très précis à chaque étape.
Ce qui était génial : j’ai appris beaucoup sur les méthodes de travail de mes consœurs et confrères, les demandes des agences britanniques, la façon de s’organiser quand on a très peu de temps.
Ce qui était moins génial : en vrai je crois que jamais je ne prendrais trois projets majeurs et urgents en même temps comme c’était le cas la plupart du temps pendant ce défi ! Donc je suis un peu sur les rotules, mais quand même très contente de tout ce que j’ai appris. Et assez fière d’avoir tenu sur la distance et livré tous les projets dans les temps 😊
Voici quelques images de détails qui peuplaient mes images, pour le moment j’ai beaucoup d’autres projets à poursuivre mais dès que je peux je vous montrerai les images complètes de ces projets sur mon site (je vous tiendrai au courant).
Je suis heureuse de partager chaque mois des retours d’expérience, d’inspiration et les coulisses de mes projets. Si cette lettre vous a plu, partagez-la avec une personne qui s’intéresse aussi à la création de visuels pour les marques ! Vous ferez deux heureux : cette personne et moi 😊
À bientôt !